La santé des Femmes.
La santé des femmes, la reconquête
La ministre a donné une coloration santé à la Journée de la femme. Elle s'en explique en constatant notamment que ce sont chez les femmes que les inégalités de santé sont les plus fortes.
La ministre des Droits des femmes que vous êtes se penche particulièrement sur le sujet de la santé des femmes. Pourquoi ce choix?
Dès ma prise de fonction, je me suis rendu compte que nous avions besoin d'un travail de fond sur ces questions et j'ai demandé d'accompagner la réflexion du ministère dans le cadre d'un séminaire qui s'est tenu à la chaire santé de Sciences Po au mois de février et dont les résultats sont présentés demain.
Les problématiques habituelles de la santé des femmes connaissent des bouleversements très forts, qui sont liés aux évolutions de notre société. On le voit par exemple dans la croissance des addictions chez les jeunes filles, notamment le tabac. Les messages de prévention doivent être revisités pour répondre à ce nouvel état de la société. Dans le domaine de la santé génésique, c'est l'ensemble de notre stratégie contraceptive qui doit être adaptée aux nouveaux modes de vie des femmes. Aujourd'hui nous misons presque exclusivement sur la pilule. Il nous faut avoir une politique plus globale pour diversifier les contraceptions et proposer des solutions aux femmes les plus jeunes ou aux personnes plus âgées qui ne veulent plus de la pilule. Nous devons avoir des réponses variées et adaptées à tous les âges de la vie.
Au-delà des questions de santé propres au genre, diriez-vous qu'il y a des inégalités de santé hommes/femmes? Et si oui, lesquelles retiennent votre attention?
C'est l'évidence que l'espérance de vie sans incapacité est meilleure chez les femmes en France que chez les hommes. C'est d'ailleurs vrai dans tous les pays du monde. Mais on ne doit pas oublier que ce sont chez les femmes que les inégalités de santé sont les plus fortes, notamment pour certaines pathologies marquantes, comme la dépression ou l'obésité. Les femmes ont ainsi deux fois plus de probabilité de connaître un épisode dépressif que les hommes.
Et puis en tant que ministre des Droits des femmes je suis naturellement de très près les inégalités que subissent les femmes dans l'accès aux soins et l'effectivité du droit qui leur est reconnu par la loi à disposer de leur corps. Dans certaines zones du territoire, notamment en Île-de-France, il faut parfois plus de 3 semaines pour avoir un rendez-vous dans un centre d'IVG. Les prises en charge varient très fortement sur le territoire et les jeunes femmes qui n'ont reçu aucune forme d'éducation à la sexualité peuvent rapidement être perdues. Il y a vraiment un champ de reconquête pour notre pays qui me tient particulièrement à coeur.
L'accès à la contraception a été un moteur de l'égalité entre hommes et femmes. À cet égard, comment jugez-vous les récentes polémiques sur les pilules?
Beaucoup de femmes se questionnent, suite à la réévaluation du rapport bénéfice-risque des pilules de 3e et 4e génération puis à la suspension de l'autorisation de mise sur le marché de Diane 35 et de ses génériques. La chute récente des prescriptions de pilule n'est pas sans rapport avec ces épisodes. Ce phénomène, nous le prenons tout à fait au sérieux et souhaitons y apporter une réponse globale. La Haute Autorité de Santé émettra une recommandation à la fin du mois sur la stratégie contraceptive.
Nous lancerons également dès la fin du mois de mai une grande campagne nationale d'information sur la contraception, qui devra nous permettre de mieux communiquer sur l'ensemble des modes contraceptifs car la contraception ne devrait jamais être vécue comme une menace. Elle est une formidable conquête des femmes, un droit fondamental et l'un des moyens d'accéder à une véritable autonomie.
Le cese veut lutter contre la précarité des femmes.
Éducation, emploi, formation, retraite : les propositions du Conseil économique, social et environnemental. AAI (Autorité Administrative Indépendante)
Renforcer la lutte contre les atteintes à la santé au travail, calculer la retraite en se basant sur les 100 meilleurs trimestres plutôt que les 25 meilleures années ou encore introduire un horaire contractuel hebdomadaire minimal pour les temps partiels. Telles sont quelques-unes des propositions d'une étude du Conseil économique, social et environnemental (Cese) présentée le 19 février dernier et intitulée Femmes et précarité. Ce document met en avant les spécificités qui exposent plus largement les femmes à la précarité et montre les impacts en termes sanitaires et de droits à la retraite. L'étude constate ainsi qu'il y a 70 % de femmes parmi les 3,7 millions de travailleurs pauvres en France.
Une partie du rapport démontre que les spécificités féminines sont potentiellement vectrices de précarité. Il constate ainsi que les femmes en situation précaire ont besoin de relais pour accéder aux droits qui leur sont ouverts en matière de santé. Les rapporteurs appellent donc à développer les partenariats avec des associations ou les caisses d'assurance maladie et d'allocations familiales pour assurer un suivi spécifique dans les secteurs professionnels à prédominance féminine. Les accords en matière de lutte contre le temps partiel contraint doivent être négociés au niveau de la branche d'activité et non de l'entreprise, préconisent les auteurs du rapport, en insistant pour que ces négociations garantissent un horaire contractuel hebdomadaire minimal et une majoration pour les heures travaillées très tôt ou très tard dans le cas d'amplitude horaire trop forte.
Ce récit est votre cadeau de Femme à Femme.
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