PLAN: Coordination et limites des politiques économiques
La coordination des politiques économiques
- L'interaction des politiques économiques.
- Les contraintes de l'appartenance à l'UE.
- La coordination des politiques économiques mondiales.
Les limites à l'efficacité des politiques économiques
- Les limites de la politique budgétaire.
- Les limites à l'efficacité de la politique monétaire.
SYNTHESE: Coordination et limites des politiques économiques
La mise en oeuvre des politiques économiques apparaît de plus en plus complexe du fait des interactions des différentes politiques entre elles. La dépendance économique des pays entre eux lie leurs choix en matière économique à une coordination internationale. Dans le cas de la France, cette coordination se réalise dans le cadre de l'Union européenne et dépend d'instances de gouvernance au niveau mondial telles que le G20 ou l'OMC.
Les politiques budgétaires et monétaires mises en oeuvre au niveau d'un pays se heurtent également à certains mécanismes économiques qui en limitent l'efficacité.
La coordination des politiques économiques
L'interaction des politiques économiques
Il est souvent difficile de concilier les différents objectifs des politiques économiques. Par exemple, une politique qui vise à atteindre un objectif de croissance ou de plein emploi peut se faire au détriment de la stabilité des prix et de l'équilibre du commerce extérieur. Il est par exemple admis que la lutte contre l'inflation peut créer du chômage.
La relation entre inflation et salaire s'explique par le fait que lorsque le chômage dépasse un certain niveau, les salariés ne sont plus en position de force pour revendiquer des hausses de salaires.
Les contraintes de l'appartenance à l'UE
La politique économique de la France est encadrée par son appartenance à l'UE et son adhésion à la monnaie unique.
Pour garantir la stabilité macroéconomique de l'UE, les membres fondateurs de la zone euro ont défini en 1997 un Pacte de stabilité et de croissance (PSC), qui constitue un engagement politique des États membres sur le contrôle de leurs déficits publics. Ce Pacte oblige à renforcer la convergence des politiques économiques. Il a été révisé en 2005. Les déficits des États membres ne doivent pas dépasser 3 % de leur produit intérieur brut (PIB), sauf circonstances exceptionnelles (comme une récession économique grave).
Les seize États membres de l'Union économique et monétaire doivent viser une coordination étroite de leurs politiques économiques dans le cadre du Pacte de stabilité et de croissance.
Vers une réforme du PCS:
Les déficits autorisés par le Pacte de stabilité européen sont limités à 3 % du PIB.
Il existe deux situations dans lesquelles un déficit supérieur à 3 % du PIB sera considéré comme exceptionnel et temporaire, et n'entraînera pas de sanction:- Lorsque le déficit est consécutif à une grave récession économique (avec une chute du PIB réel supérieure à 2 %);
- Lorsque le déficit résulte d'une circonstance inhabituelle indépendante de la volonté de l'État membre et ayant des effets sensibles sur la situation financière des administrations publiques.
Mais, avec la crise, la plupart des pays européen connaissent des déficits bien supérieurs aux limites admises par le PCS et les sanctions prévues s'avèrent inefficaces. Le PCS doit être réformé en prévoyant un renforcement des sanctions.
Le semestre européen:
Le concept de semestre européen prévoit un calendrier très strict pour l'élaboration des PNR par les États membres après que la Commission européenne a décidé des actions prioritaires.
Le semestre européen est une période de coordination des politiques structurelles, et budgétaires des États membres, se déroulant chaque année pendant six mois. Son objectif est de permettre aux États membres de tenir compte des orientations de l'UE à un stade précoce de l'élaboration de leurs budgets nationaux.
Il se déroule en cinq étapes:- Janvier La Commission publie son examen annuel de la croissance, qui fixe les priorités de l'UE pour stimuler la croissance et la création d'emplois au cours de l'année à venir.
- Mars Le Conseil européen s'appuie sur l'examen annuel de la croissance pour formuler les lignes directrices de l'UE pour les politiques nationales.
- Avril Les États membres présentent leurs PNR.
- Juin La Commission évalue ces programmes et, si nécessaire, adresse des recommandations propres à chaque pays. Le Conseil européen examine ces recommandations et les approuve.
- Fin juin (ou début juillet) Le Conseil adopte formellement les recommandations par pays.
La coordination des politiques économiques mondiales
Le FMI, l'OMC mais surtout le G20 ont mis en place des processus de décision conjoints pour définir les grandes orientations de la politique économique au niveau mondial.
Cette coordination apparaît indispensable en période de crise pour que les politiques de relance soient cohérentes entre elles afin d'assurer avec succès le retour de la croissance économique au niveau international.
Les pays membres du G20 (Argentine, Australie, Brésil, Canada, Chine, France, Allemagne, Inde, Indonésie, Italie, Japon, Mexique, Russie, Arabie Saoudite, Afrique du Sud, Corée du sud, Turquie, Royaume-Uni, États-Unis, Union européenne) représentent environ 90 % du produit national brut mondial, 80 % du commerce mondial (y compris les échanges intra-communautaires), ainsi que les deux tiers de la population mondiale. Cela lui confère une légitimité et une influence importante sur la gouvernance de l'économie et du système financier mondial. Les dirigeants de ces pays se réunissent périodiquement pour échanger leurs points de vue sur la régulation de l'économie mondiale en vue d'améliorer son fonctionnement.
Les limites à l'efficacité des politiques économiques
Les limites de la politique budgétaire
La soutenabilité budgétaire:
La notion de soutenabilité des finances publiques concerne la capacité d'un État à rester solvable, c'est-à-dire à conserver des marges de manoeuvre budgétaires suffisantes pour honorer ses engagements. L'effet boule de neige est le processus cumulatif d'accroissement de la dette en raison de la charge trop lourde que représente le paiement des intérêts. Le besoin de financement de l'État augmente, ce qui le contraint à s'endetter davantage. Le poids de la dette devient insoutenable.
L'effet d'éviction:
Pour financer le déficit, l'État doit emprunter sur les marchés en risquant d'évincer les acteurs privés: c'est l'effet d'éviction. Le recours à l'emprunt détourne l'épargne des ménages vers le secteur public au détriment du secteur privé, ce qui provoque une baisse de l'investissement et, par là, un ralentissement de l'activité économique.
Les réactions des agents économiques:
Selon la théorie des anticipations rationnelles de Robert Lucas, les agents économiques prévoient les effets d'une mesure de politique économique et agissent en conséquence, lui retirant ainsi son efficacité. Les ménages, par exemple, face à une hausse du déficit budgétaire, anticipent une augmentation plus ou moins rapide des impôts et, en prévision, diminuent leur consommation.
Selon la théorie de la désincitation au travail et à l'épargne d'Arthur Laffer, face à une augmentation des prélèvements fiscaux, les agents économiques considèrent que leurs revenus sont trop amputés et décident de moins travailler et/ou de moins épargner.
Les limites à l'efficacité de la politique monétaire
Pour que la politique monétaire de la Banque centrale soit efficace, elle doit être crédible pour les agents économiques.
La politique monétaire peut avoir des effets pervers sur l'inflation et sur la croissance. Elle doit tenir compte des répercussions de la variation de ses taux d'intérêt sur les marchés financiers internationaux car l'internationalisation des marchés des capitaux peut conduire à un afflux ou, au contraire, à une fuite des investissements étrangers.
De plus, les pays membres de la zone euro sont économiquement très différents. Ils n'ont pas les mêmes rythmes de croissance, les mêmes taux d'inflation, le même degré d'ouverture à l'international. La politique monétaire de la BCE n'aura donc pas la même efficacité dans toute l'UE.
Dans une économie ouverte, avec libre circulation des capitaux, Robert Mundell a montré qu'il était impossible de maintenir en même temps la libre circulation des capitaux, l'autonomie de la politique monétaire et la stabilité des changes. Les responsables de la politique monétaire sont toujours contraints d'abandonner un des sommets du triangle.
En système de changes fixes, il est possible de conduire une politique monétaire autonome (baisse ou hausse des taux d'intérêt par rapport à ceux des partenaires), à condition que le contrôle des changes empêche les mouvements de capitaux (sorties ou entrées) qui en découlent inévitablement. De même, si le taux de change est fixe mais que les capitaux peuvent circuler librement (le contrôle des changes est levé), il faut renoncer à toute politique monétaire autonome. La BCE peut mener la politique monétaire de son choix en l'absence de contrôle des changes si elle abandonne tout objectif de change fixe.
Le triangle d'incompatibilité de Robert Mundell schématise le fait qu'il est impossible de concilier les trois sommets du triangle en même temps:- Autonomie de la politique monétaire.
- Stabilité des changes.
- Liberté de circulation des capitaux.
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- Vers une réforme du PCS.
- Le semestre européen.
- La soutenabilité budgétaire.
- L'effet d'éviction.
- Les réactions des agents économiques.
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