Cours de BTS Economie: Inégalités revenus et patrimoine

Chapitre en ligne 12: Les inégalités de revenus et de patrimoine

PLAN: Les inégalités de revenus et de patrimoine

La répartition des revenus.

Les mécanismes de la formation des salaires.

Les inégalités.

SYNTHESE: Les inégalités de revenus et de patrimoine

La répartition des revenus.

Le partage de la valeur ajoutée

La valeur ajoutée brute est calculée en déduisant des ventes d'une entreprise tous les achats effectués à l'extérieur. C'est donc ce qui reste à l'entreprise quand elle a payé ses fournisseurs.

La valeur ajoutée est dite nette si l'on enlève les amortissements, c'est-à-dire les sommes dépensées par l'entreprise pour renouveler ses machines du fait de l'usure physique ou économique (obsolescence) du capital. Elle est dite au coût des facteurs si l'on retranche de la valeur ajoutée brute les impôts sur la production.

La valeur ajoutée des entreprises se partage en trois parts: celle destinée à l'état, celle destinée aux salariés, le reste revenant aux apporteurs de capitaux, actionnaires, créanciers et dirigeants. La part non distribuée est conservée en réserves par l'entreprise pour l'autofinancement.

La répartition des revenus entre les groupes sociaux (salariés, actionnaires) constitue un des enjeux du partage de la valeur ajoutée.

Ce partage a des implications à la fois économiques et sociales:

La formation du revenu disponible

Le revenu disponible résulte des revenus issus de la répartition primaire et de la redistribution (ou répartition secondaire) opérée par l'état.

Les revenus primaires des ménages.

Les revenus primaires sont perçus par les ménages en contrepartie de leur participation au processus de production. On distingue:

La répartition secondaire (ou redistribution)

La redistribution des revenus a pour objectif de diminuer les inégalités entre les ménages. Elle s'effectue grâce au prélèvement d'impôts et de cotisations sociales et au versement de revenus de transfert (allocations familiales, indemnité chômage, allocation logement, RSA.).

Revenu disponible = Revenu primaire - Impôts et cotisations sociales + Revenus de transfert.

Les mécanismes de la formation des salaires.

La formation des salaires

Le salaire constitue la rémunération du travailleur lié à son employeur par un contrat de travail.

Le salaire nominal est mesuré en prix courants. C'est le salaire qui est indiqué sur la fiche de paie. Le salaire réel correspond au salaire nominal évalué en euros constants. Son calcul permet d'apprécier l'évolution du pouvoir d'achat des ménages salariés.

Les théories classiques et marxistes.

Les travailleurs vendent non pas leur travail mais l'usage de leur force de travail .

La conception des classiques

Le salaire naturel (selon David Ricardo) est le revenu minimum qui permet au salarié d'assurer la reproduction de sa force de travail, c'est-à-dire de subvenir à ses besoins physiologiques ainsi qu'à ceux de sa famille.

La conception marxiste

Le salaire, pour Karl Marx, est aussi un minimum qui permet la reproduction de la force de travail. Il y intègre en plus la satisfaction des besoins sociaux (santé, éducation, logement).

La conception néoclassique

Le mécanisme de fixation des salaires repose uniquement sur le mécanisme du marché, supposé de concurrence pure et parfaite.

La demande de travail

La quantité de travail demandée par l'employeur dépend d'un calcul rationnel. Dans une entreprise, on embauche une unité de travail supplémentaire uniquement dans le cas où celle-ci procure une productivité marginale supérieure à son coût (salaire).

L'offre de travail

L'offre de travail est fonction du salaire réel. La quantité de travail offerte par les actifs dépend d'un arbitrage entre l'utilité apportée par un gain supplémentaire et la désutilité correspondant à une perte de temps de loisirs, le loisir étant défini par le temps qui n'est pas consacré au travail.

Le salaire

Le salaire est déterminé par l'équilibre entre l'offre et la demande de travail, et s'impose à tous.

La conception moderne

Selon J. R. Hicks, le marché du travail est monopolistique (quelques offreurs de travail sont confrontés à une multitude de demandeurs de travail) et le salaire est fixé par la négociation entre les représentants syndicaux et les représentants de la direction de l'entreprise.
Ce salaire dépend de la capacité de résistance des syndicats et de la marge de concession du patronat en fonction du temps que dure la négociation.

Le dialogue social

Les partenaires sociaux (organisations professionnelles représentatives des employeurs et des salariés) négocient les conventions collectives au niveau d'une branche d'activité. Le rôle des conventions collectives est très important: elles fixent les grilles de classification (définition des différents emplois), les grilles de salaires, les salaires minima mensuels et les garanties sociales qui s'appliquent à la branche considérée.

L'action de l'état

La fixation d'un salaire minimum

Le salaire minimum de croissance (SMIC) est le salaire horaire minimum légal en France. Il a été institué par une loi du 2 janvier 1970. Le SMIC est revalorisé au 1er janvier de chaque année en fonction de l'évolution de l'indice des prix à la consommation. Le gouvernement peut aussi ajouter un coup de pouce à ces augmentations pour favoriser les bas salaires (un salarié sur cinq est payé au SMIC).

Lorsque le SMIC augmente, il y a un effet de diffusion dans l'ensemble de la grille des salaires. Les salaires proches du SMIC augmentent également pour respecter la hiérarchie salariale.

L'intervention de l'état dans le secteur public

La rémunération des fonctionnaires est fonction de l'ancienneté et du grade. L'agent de la fonction publique se voit attribué un indice qui sert de base au calcul de son salaire.

La partie indiciaire représente la plus grande part du salaire qui comporte aussi une partie indemnitaire composée d'indemnités variant selon les ministères.

L'intervention de l'état dans le secteur privé

En plus de la fixation du SMIC, l'état intervient dans le secteur privé en incitant les entreprises à négocier sur les salaires.

Toutes les entreprises où, au minimum, une section syndicale d'organisations représentatives est constituée, sont soumises, par le Code du travail, à l'obligation annuelle de négocier sur les salaires, soit au niveau de leur branche professionnelle, soit au niveau de l'entreprise.

Pour inciter les entreprises à respecter cette obligation, la loi sur les revenus du travail du 3 décembre 2008 subordonne le bénéfice des allègements de certaines cotisations sociales patronales au respect, par les entreprises, de cette obligation de négocier.

Les inégalités.

Les inégalités de revenus et de patrimoine

Les outils statistiques d'étude des inégalités de revenus et de patrimoine

L'étude des inégalités s'appuie sur différents outils statistiques.

Le revenu médian partage la distribution des revenus des ménages en deux parts égales: 50 % des ménages sont en dessous du revenu médian et 50 % au-dessus.

Les quantiles (déciles, quintiles, quartiles, centiles) regroupent les ménages par tranches . Les ménages sont classés par ordre croissant de revenus ou des patrimoines, on les divise en groupes de taille égale (10 % des ménages pour les déciles, 20 % pour les quintiles, 25 % pour les quartiles, 1 % pour les centiles).

Le rapport interquantile (interdécile, interquintile, interquartiles, intercentile) permet de comparer les extrêmes: Ainsi, le rapport interdécile compare les revenus ou les patrimoines des 10 % de ménages les plus riches aux 10 % de ménages les plus pauvres. L'évolution de ce rapport mesure les inégalités de revenu et de patrimoine.

La courbe de Lorenz mesure la concentration d'un phénomène (ici, le revenu ou le patrimoine). En abscisses, on porte les déciles (classés, par convention, des plus pauvres aux plus riches). En ordonnées, on porte le pourcentage cumulé du revenu ou du patrimoine détenu par le décile correspondant.

L'indice de Gini: ce coefficient évalue la dispersion d'une série statistique. Il se définit à partir de la courbe de Lorenz. L'indice de Gini est le double de la surface délimitée par la courbe de Lorenz et la diagonale du carré unité.

L'indice de Gini est toujours compris entre 0 et 1: 0 correspond à une société très égalitaire et 1 est la situation dans laquelle un seul individu concentre l'ensemble des richesses.

Les inégalités de revenus.

Alors que les inégalités de revenus diminuent en valeur relative (rapport interdécile), elles progressent en euros. La France est toutefois placée dans le groupe des pays les moins inégalitaires en Europe.

Les inégalités de patrimoine

Les inégalités de répartition du patrimoine sont beaucoup plus fortes que celles des revenus. Cela s'explique de plusieurs façons: d'une part, les héritages sont en général plus élevés dans les familles à hauts revenus. D'autre part, des revenus plus élevés génèrent une plus forte capacité d'épargne et d'endettement, et donc, année après année, une plus forte accumulation patrimoniale. Cette tendance à perpétuer les inégalités sociales de génération en génération est la reproduction sociale.

En matière de patrimoine, la France est ici aussi parmi les pays les moins inégalitaires d'Europe.

Les inégalités de salaires

Les gains de productivité tirent les salaires vers le haut puisque, avec le même temps de travail, on produit plus, on peut donc répartir plus.

Mais si le coût du travail (salaires plus charges sociales) augmente plus vite que la productivité, les travailleurs les moins qualifiés qui ne peuvent améliorer leur productivité sont éliminés, ce qui entraîne l'augmentation de la productivité moyenne des salariés restants. Il en est de même en cas de réduction du temps de travail, mais le coût du travail augmente, car pour un salaire identique, la production est plus faible.

Le niveau de formation explique les disparités de salaires car la productivité étant liée à la qualification, plus le diplôme est élevé, plus le salaire est élevé. Toutefois, l'âge (synonyme d'expérience) intervient, ainsi que le sexe (malgré l'interdiction légale des discriminations).

L'évolution des inégalités de niveau de vie

La courbe de Kuznets.

Simon Kuznets, prix Nobel d'économie en 1971, a étudié les relations entre la croissance économique et la répartition des revenus. Selon lui, les inégalités de revenus suivent une courbe en U inversé au cours de l'industrialisation et du développement économique des pays. Les premières étapes de l'industrialisation s'accompagnent d'une importante augmentation des inégalités (appauvrissement des pauvres et enrichissement des riches). Puis ces inégalités diminuent avec la croissance du PIB.

La remise en cause de la courbe de Kuznets.

Selon la théorie de Kuznets, les inégalités de revenus ont d'abord tendance à s'aggraver avec la croissance économique dans les pays pauvres, alors que la croissance les fait diminuer dans les pays riches. Les faits ont donné raison à Kuznets jusque dans les années 1980, mais cette théorie est fortement remise en cause aujourd'hui avec l'augmentation des inégalités dans les pays industrialisés, à l'exception de quelques pays, dont la France. Dans 25 pays de l'OCDE sur 30, non seulement l'écart entre les plus riches et les plus pauvres s'est aggravé, mais également celui entre la classe moyenne et les plus riches.

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